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Extrait:Le ministère public a requis mercredi trois ans de prison dont un avec sursis et mise à l'épreuve à l'encontre de l'ancien boxeur professionnel Christophe Dettinger, qui s'en est pris le 5 janvier à deux gendarmes en marge d'une
PARIS (Reuters) - Le ministère public a requis mercredi trois ans de prison dont un avec sursis et mise à l'épreuve à l'encontre de l'ancien boxeur professionnel Christophe Dettinger, qui s'en est pris le 5 janvier à deux gendarmes en marge d'une manifestation des “Gilets jaunes” à Paris.
Il est jugé pour violences volontaires en réunion sur personnes dépositaires de l'autorité publique ayant notamment entraîné une incapacité temporaire de travail supérieure à huit jours. Il a déjà passé plus d'un mois en détention provisoire.
“M. Dettinger est dans un registre de violence légitime (...) persuadé qu'il est dans son bon droit”, a expliqué le procureur, qui a aussi requis une obligation d'indemnisation des deux gendarmes. J'ai vu un homme qui restait dans la légitimation de ses actions."
Devenu un “symbole malgré lui”, selon les termes d'un avocat des deux gendarmes, Christophe Dettinger a reconnu avoir commis une erreur mais expliqué tout au long d'une audience tendue son comportement par la colère, en réaction notamment, a-t-il dit, au “matraquage” de manifestants par les forces de l'ordre.
“Je suis là pour payer pour une erreur. La seule chose que je ne veux pas, c'est qu'on dise que je suis un casseur de flic, un lyncheur, un tueur”, a déclaré cet ancien champion de France lourd-léger (2007-2008).
“J'ai voulu empêcher une injustice et j'en ai commis une autre”, a ajouté cet homme de 37 ans. Quand je me vois taper sur un gendarme au sol, j'ai honte."
Il avait obtenu le 9 janvier un délai pour préparer sa défense mais avait été placé en détention provisoire.
Il est défendu par trois avocats, dont le très expérimenté ténor du barreau Henri Leclerc, que de vifs accrochages ont opposés à la présidente du tribunal, au procureur et aux avocats des parties civiles (outre les deux gendarmes, l'Etat et des associations de policiers et de gendarmes).
Les images de Christophe Dettinger rouant de coups de pied et de poing un gendarme à terre et boxant un de ses collègues sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor, non loin de l'Assemblée nationale, ont été visionnés plusieurs fois pendant l'audience.
DROUET PASSE EN JUGEMENT VENDREDI
Cet homme, qui avait participé à tous les samedis de manifestation des “Gilets jaunes” depuis le début du mouvement, a notamment dit avoir voulu venir au secours d'une femme tombée au sol et frappée par un gendarme.
Cette femme de 37 ans a confirmé à la barre que le boxeur avait écarté d'elle ce gendarme.
Paradoxe, Christophe Dettinger, fonctionnaire municipal, marié et père de trois enfants, dont l'employeur, la commune d'Arpajon (Essonne), a suspendu le traitement, avait fait une demande pour entrer dans la réserve de la gendarmerie.
Rapidement identifié après les faits, il s'était rendu à la police deux jours plus tard, un délai qu'il a expliqué par la crainte de “passer un mauvais quart d'heure”.
Le seul autre témoin interrogé a été le moins blessé des deux gendarmes. “On a eu beaucoup de chance, cela aurait pu être beaucoup plus grave, notamment si l'un de nous avait été jeté par-dessus la passerelle. Avec notre équipement, il est très difficile de nager”, a-t-il notamment déclaré à la barre.
Une collecte lancée pour soutenir le boxeur sur le site en ligne Leetchi avait recueilli un peu plus de 120.000 euros. Elle a suscité une polémique, le gouvernement estimant notamment que cela revenait à encourager la violence.
En réaction, deux collectes de soutien aux membres des forces de l'ordre blessés avaient été lancées sur internet.
Vendredi, c'est une figure médiatique des “Gilets jaunes”, Eric Drouet, qui doit à son tour comparaître pour organisation de manifestation non déclarée.
Lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale, mardi, le Premier ministre, Edouard Philippe a déclaré qu'il y avait eu 1.796 condamnations prononcées par la justice depuis le début du mouvement des “Gilets jaunes” à la mi-novembre et que 1.422 personnes étaient encore en attente de jugement.
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